Si tu invitais trente personnes chez toi,
des êtres que tu as aimés et que tu aimes,
pour t’écouter jouer au clavecin, pendant une heure
et demie, les Variations Goldberg de Bach,
et si ce concert se déroulait
comme un songe d’une nuit d’été,
c’est-à-dire si toi, Liliane, tu parvenais à faire vibrer
ces trente personnes comme autant de Variations,
chacune à un diapason différent –
(il te faudrait pour cela osciller
entre le souvenir et la spéculation ;
il te faudrait surtout maîtriser tes peurs) – peut-être alors tous tes fragments de musique s’animeraient-ils enfin dans une même coulée, et cela s’appellerait Les Variations Goldberg, romance.
N.H.